Salut à tous,
Le silence s’est emparé de cet ouvroir durant la période aoûtienne, il est plus que temps d’en sortir!
Dans la ligne de mire de ces prochains temps, une date à retenir: le 12 novembre au théâtre Gérard Philippe (Montpellier) où nous ferons, disons, notre ouverture de saison… Et c’est en formation complète! Plus d’info dans un prochain billet.
Egalement, dans son édition de cette semaine, La Gazette de Montpellier à l’occasion d’un dossier intitulé “Culture: la relève” me gratifie d’un très joli papier, merci à eux!
Et last but not least, l’automne voit la naissance d’une nouvelle revue littéraire: La main millénaire (site), qui, en plus d’être gouleyante à souhait, m’offre une belle chronique de Chloé, c’est ci-après (Je reviendrai également, dans un prochain billet, sur cette revue).
A très bientôt, donc.
J.
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LA MAIN MILLENAIRE, n°1, automne 2011
Chloé, Julien Fortier
CD en main, observons la pochette : tableau abstrait ou cliché à la Brassaï, période graffitis, gros plan sur coulures, aspérités, griffures enchevêtrées indiscernables d’un mur ou présumé tel. Et, à demi estompé, entre pérennité et effacement, Chloé, le prénom qui donne son titre à l’opus et son graphisme à la tonalité de la création musicale entre le dit et le suggéré.
CD écouté et réécouté, osons le jeu des réminiscences qui peut-être flattera l’égo de l’artiste puisque la parentèle à laquelle on se réfère est prestigieuse (on pense ici à Ferré, Guidoni, Lavilliers et surtout à Gainsbourg, à Baschung) mais qui risquerait de l’horripiler si le constat de valeur s’arrêtait à l’apparentement sans invention.
Ce qui n’est pas le cas. Car l’auteur-compositeur possède « une patte », un monde bien à lui. Pour preuve sa version du « bistrot » de Georges Brassens qu’il revisite et remodèle. Finie la mélodie scandée sur des accords de guitare, les mots remis à plat deviennent chronique populaire, la chanson réorchestrée s’affiche en symphonie grinçante du quotidien.
Alors, laissons-nous capter par la force de l’atmosphère personnelle, l’univers de mélancolie, de blessures, d’espoirs rehaussés d’ironie. Imprégnons-nous de la parfaite osmose entre le texte – un « trop plein où la parole est un cri et ce cri sa forme poétique » -, la musique et l’engagement des musiciens, la force des arrangements, les ruptures de rythme et la présence de la voix. Une voix profonde qui descend dans l’extrême des graves en un parlé-chanté viscéral qui fouille les recoins du corps pour déceler l’indicible du « je », un jeu de voilé-dévoilé qui masque puis démasque le mystère écorché de Julien Fortier.
André Morel